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Tout savoir sur le millésime du vin
Le guide du champion de France dégustation vin
Patrick Moulène, double champion de France de dégustation de vin à l’aveugle (Revue du Vin de France) et ambassadeur de Winebox Prestige vous propose un article complet sur le millésime du vin : les bons plans d’achats et de dégustation, les millésimes du siècle, tout savoir sur le millésime avant d’acheter son vin !

Par Patrick Moulène | Publié le 20 juillet 2025 à 11 h 20
Dans cet article, je vous propose d’explorer en détail ce qu’est un millésime, comment il influence le vin, quels sont les millésimes qu’on qualifie de « bons » ou de « mauvais », et enfin comment décrypter l’importance du millésime avant de faire vos achats ou d’investir pour l’avenir.
Nous aborderons également les millésimes du siècle, ces années devenues légendaires dans le vignoble, et nous dresserons un tableau des millésimes de 1990 à 2023 pour les principales régions viticoles françaises.

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Qu’est-ce qu’un millésime dans l’univers du vin ?
Pour commencer, rappelons que le mot millésime désigne l’année de vendange qui a servi à élaborer un vin. C’est à la fois un marqueur temporel et un indicateur de conditions climatiques spécifiques.
Lorsque vous voyez l’année sur une étiquette, il s’agit du millésime du vin, c’est-à-dire l’année précise durant laquelle les raisins ont été récoltés. Cette information est cruciale, car le climat d’une année donnée (ensoleillement, précipitations, températures, etc.) façonne directement la maturité du raisin et donc le profil gustatif du vin.
Un millésime ne se résume pas uniquement à la météo. Dans l’univers du vin, le millésime est aussi le reflet des choix humains : date des vendanges, type de vinification, sélection parcellaire, etc. Chaque vigneron doit composer avec les conditions de l’année pour tirer le meilleur parti de ses raisins.
Un millésime peut ainsi varier d’un domaine à l’autre, même dans la même région, car les techniques et les approches diffèrent. Néanmoins, on observe souvent des tendances communes : certains millésimes sont solaires (chauds et secs), d’autres plus frais et humides, ce qui se ressent dans le style général des vins.
Le millésime est donc un élément clé de la signature d’un vin. Grâce à lui, on peut anticiper en partie la structure, l’équilibre et le potentiel de garde. Mais attention : un millésime perçu comme difficile n’est pas forcément synonyme de vin médiocre.
Certains vignerons très expérimentés parviennent à tirer profit des aléas climatiques pour produire, malgré tout, d’excellentes cuvées. A contrario, un millésime réputé « grand » dans une région ne garantit pas qu’un vin sera forcément exceptionnel chez tous les producteurs. L’art du vin est aussi celui de l’interprétation, et le millésime constitue seulement un indicateur parmi d’autres (terroir, cépages, savoir-faire, etc.).
Pour résumer, le millésime est à la fois un marqueur d’identité pour le vin et un prisme à travers lequel les amateurs et les professionnels peuvent comprendre l’effet de l’année sur la vigne et sur la bouteille. Il influence la notoriété, les prix et la disponibilité des vins.
Comprendre la notion de millésime est donc essentiel pour tout œnophile souhaitant constituer une cave ou simplement déguster en pleine connaissance de cause.

L’effet des millésimes joue-t-il sur la qualité du vin ?
La réponse est oui, le millésime a un impact direct sur la qualité d’un vin. Le climat et la météo de l’année de récolte influencent la maturité des raisins, leur acidité, leur concentration en sucre, leur teneur en tanins (pour les rouges), et bien d’autres paramètres.
Ainsi, un millésime chaud et sec favorise souvent une maturité phénolique plus rapide, des tannins plus ronds et des vins plus puissants, tandis qu’un millésime frais et humide donnera des vins plus vifs, plus tendus, avec une acidité plus marquée.
On parle souvent d’« effet millésime », car une année peut être particulièrement propice à l’élaboration de grands vins ou au contraire se révéler plus compliquée. Cet effet millésime ne concerne pas seulement la qualité gustative, mais aussi la quantité produite.
Une année de gel ou de grêle peut réduire drastiquement la récolte, ce qui aura des conséquences sur les prix et la disponibilité des vins. Un millésime rare est souvent plus cher, même si sa qualité n’est pas forcément à la hauteur des meilleurs standards.
Toutefois, il est important de ne pas surévaluer l’effet millésime. La main de l’homme – le vigneron, l’œnologue, l’équipe technique – joue également un rôle déterminant dans la réussite du vin. Certains domaines parviennent à produire d’excellents vins, même dans des années considérées comme difficiles.
Le millésime reste un point de repère, mais la viticulture moderne, les sélections massales, la gestion plus fine de la vigne et les progrès œnologiques permettent de lisser, dans une certaine mesure, l’effet d’une année moins favorable.
De plus, le concept de millésime ne se limite pas à une simple dichotomie « bonne année/mauvaise année ». Certaines années peuvent être excellentes pour les vins blancs et plus moyennes pour les rouges, ou inversement. Il n’est pas rare qu’un millésime excelle dans une région et soit moins remarquable dans une autre, à cause de l’exposition géographique, de la sensibilité de certains cépages à la pluie ou à la chaleur, etc.
En définitive, l’effet millésime est une grille de lecture certes importante, mais qu’il convient d’affiner en fonction de la région, du domaine et du type de vin recherché.
En somme, l’effetmillésime est un facteur crucial de la qualité d’un vin, mais il n’est pas absolu. Les vignerons talentueux savent s’adapter, et un millésime difficile peut donner naissance à des bouteilles surprenantes, parfois même supérieures à celles d’un millésime jugé a priori idéal.
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C’est quoi un grand millésime ?
Exemples de trois bons millésimes
Lorsque l’on évoque un « bon » ou un « grand millésime », on fait référence à une année où les conditions climatiques, l’état des vignes et les vendanges ont été particulièrement favorables à l’obtention de vins de grande qualité.
Généralement, un millésime est qualifié de « grand » quand il combine maturité optimale, équilibre (acidité, alcool, tanins), et potentiel de garde. Un grand millésime s’apprécie souvent sur la jeunesse du vin, mais se distingue surtout par sa capacité à évoluer magnifiquement en cave.
Abordons, 3 exemples de « grand millésime » :
1. Millésime 2010 à Bordeaux
- Le millésime 2010 à Bordeaux est considéré comme l’un des plus réussis de ces dernières décennies. Les conditions climatiques fraîches au moment de la maturation ont permis de préserver une excellente acidité, tandis que les belles journées ensoleillées ont favorisé une maturité tannique homogène.
- Au final, ce millésime se caractérise par des vins profonds, structurés, d’une grande précision aromatique et dotés d’un fort potentiel de garde.
2. Millésime 1999 en Bourgogne
- En Bourgogne, le millésime 1999 a offert des rouges très élégants, avec un fruité éclatant et une belle finesse tannique. Les précipitations modérées et la douceur de la fin de saison ont contribué à une bonne concentration.
- Ce millésime reste apprécié des amateurs pour son équilibre et son accessibilité relative, tout en offrant un véritable plaisir de dégustation même de nombreuses années plus tard.
3. Millésime 2015 dans le Rhône Sud
- Le millésime 2015 dans le Rhône sud, en particulier à Châteauneuf-du-Pape, est souvent salué pour la qualité exceptionnelle des grenaches et syrahs. Les fortes chaleurs estivales ont concentré les raisins, et l’absence de stress hydrique prolongé a permis d’obtenir des vins riches, puissants, avec un fruit intense et une belle fraîcheur.
- Ce millésime est un exemple parfait de l’alliage entre soleil et équilibre.
Un grand millésime se reconnaît donc à la fois par l’harmonie de ses composantes et par sa longévité. Toutefois, rappelons-le, le millésime ne fait pas tout : l’approche du vigneron, la rigueur à la vigne et en cave sont des éléments tout aussi déterminants.
C’est quoi un mauvais millésime ?
Exemples de deux mauvais millésimes
À l’inverse, un « mauvais » ou « petit millésime » est souvent synonyme d’une année où les conditions climatiques n’ont pas permis de réaliser des vins d’exception. Un mauvaismillésime peut être lié à des facteurs comme un manque de soleil, un excès de pluie, des épisodes de gel ou de grêle, un développement important de maladies cryptogamiques, etc. Les raisins arrivent alors moins concentrés, moins mûrs, ou trop dilués, ce qui affecte directement la structure et la complexité du vin.
1. Millésime 1992 à Bordeaux
Le millésime 1992 à Bordeaux a souffert d’un climat peu clément. La saison a été marquée par des pluies importantes au moment des vendanges, entraînant un risque élevé de pourriture. Les vins produits manquent souvent de profondeur, de concentration et de potentiel de garde. Malgré quelques réussites isolées, ce millésime est globalement considéré comme faible.
2. Millésime 2013 en Bourgogne (sur certains secteurs)
En Bourgogne, le millésime 2013 fut compliqué, particulièrement dans certaines appellations touchées par la grêle et la pluie. Le manque de maturité dans certains secteurs se traduit par des vins plus maigres, moins expressifs et dotés d’une acidité parfois mordante. S’il y a eu des exceptions (des domaines très pointus qui s’en sont bien sortis), ce millésime demeure globalement en retrait par rapport à d’autres années plus solaires.
Cependant, qualifier un millésime de « mauvais » reste à nuancer. Il existe toujours des domaines ou des régions qui parviennent à tirer leur épingle du jeu grâce à une sélection drastique des raisins, un tri minutieux et un travail d’orfèvre en cave. Un petit millésime peut parfois surprendre agréablement lorsqu’il est produit par un vigneron talentueux.
Le millésime est-il à prendre en compte avant d’acheter son vin ?
Avant tout achat de vin, se pencher sur le millésime est généralement une bonne idée. Le millésime peut en effet renseigner sur le style global d’un vin, son niveau de concentration, sa fraîcheur, sa capacité de garde et son profil aromatique. Cela dit, la prise en compte du millésime doit être adaptée à vos objectifs en tant qu’acheteur ou dégustateur.
Si vous recherchez un vin à déguster dès à présent, vous pouvez vous orienter vers unmillésimedéjà prêt à boire, c’est-à-dire une année plus ancienne ou connue pour son accessibilité en jeunesse.
À l’inverse, si vous souhaitez acheter pour constituer une cave ou pour investir, vous privilégierez peut-être un grand millésime reconnu pour son potentiel de garde. Le choix du millésime dépend donc beaucoup de votre usage : consommation rapide, stockage à moyen/long terme ou placement spéculatif.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les progrès viticoles et œnologiques permettent aujourd’hui de produire des vins de qualité régulière, y compris dans des années moins favorables. Ainsi, le millésime reste un critère important, mais il ne doit pas être le seul. Le terroir (sol, exposition, cépages), le talent du vigneron et la renommée du domaine sont également cruciaux. Vous pouvez trouver de véritables pépites dans un millésime jugé moyen ou mauvais, surtout si vous faites confiance à un producteur dont vous appréciez le style.
Pour finir, sachez que les différences de prix entre les millésimes peuvent être substantielles. Les grands millésimes demandés par le marché (exemple : 2009, 2010, 2016 à Bordeaux) se vendent souvent à des tarifs plus élevés. Un millésime moins plébiscité peut représenter un bon plan à condition de bien choisir son domaine.
C’est donc un arbitrage personnel : investir dans un millésime prestigieux pour la cave et la spéculation, ou profiter de tarifs plus doux dans des années plus discrètes.
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Faut-il acheter son vin seulement dans un grand millésime ?
Globalement la réponse est non, cependant cette question exige d’analyser trois cas de figure : acheter un millésime uniquement pour déguster rapidement, pour le mettre en cave, ou pour investir.
À chaque fois, je vous présenterai deux grands domaines ou châteaux considérés comme ayant particulièrement réussi deux millésimes entre 1990 et 2022, avec quelques explications sur l’intérêt de les choisir.
1) Pour déguster rapidement
- Avantages :
- Un grand millésime réputé peut déjà être plaisant à boire dans sa jeunesse, si le style du vin s’y prête (vin fruité, tanins déjà fondus, etc.).
- L’assurance d’avoir un vin d’une qualité certaine, même jeune.
- Inconvénients :
- Le coût. Un grand millésime très prisé peut être nettement plus cher à l’achat.
- Une complexité parfois écrasée si le vin est encore trop jeune et fermé.
- Domaines / Châteaux
- Château Léoville Poyferré (Saint-Julien) : a particulièrement réussi le millésime 1996 et le millésime 2009, deux années remarquables à Bordeaux. Le 1996, après des années en cave, peut se déguster maintenant avec un plaisir immense. Le 2009, malgré sa jeunesse, a rapidement montré un fruit éclatant et un charme accessible en dégustation précoce.
- Domaine Jean Grivot (Bourgogne) : a brillé sur le millésime 1999 et le millésime 2005, deux grands crus éblouissants. Le 1999 est généralement prêt à boire, tandis que le 2005 peut être ouvert pour des occasions spéciales, même s’il gagnera encore à vieillir.
2) Pour mettre en cave
- Avantages :
- Un grand millésime a, en principe, un potentiel de garde plus élevé, ce qui permettra au vin de se bonifier au fil des ans.
- À long terme, la rareté d’un grand millésime peut s’accentuer et créer un attrait supplémentaire.
- Inconvénients :
- Les prix s’envolent vite pour les très grands millésimes, ce qui peut grever un budget.
- Il faut avoir la patience et la capacité de stockage adéquate pour profiter pleinement de l’évolution du vin.
- Domaines / Châteaux
- Château Montrose (Saint-Estèphe) : ses millésimes 1990 et 2010 sont deux monuments de longévité. Le 1990 est aujourd’hui une référence absolue ; le 2010, puissant et structuré, est promis à un avenir radieux en cave.
- Domaine de la Romanée-Conti (Bourgogne) : réputé pour la longévité de ses grands crus. Les millésimes 1999 et 2010, par exemple, sont recherchés pour un vieillissement optimal, sachant que les prix sont évidemment très élevés.
3) Pour investir
- Avantages :
- Un grand millésime sur un grand domaine prend souvent de la valeur avec le temps.
- La réputation d’un millésime facilite la revente.
- Inconvénients :
- La concurrence est rude, et les prix initiaux peuvent déjà être élevés, ce qui limite la plus-value potentielle.
- Il faut bien conserver le vin, ce qui engendre des coûts (cave, assurance, etc.).
- Domaines / Châteaux
- Pétrus (Pomerol) : le millésime 1998 et le millésime 2009 se sont valorisés de façon spectaculaire. Ces vins jouissent d’une aura unique et d’une demande mondiale.
- Château Mouton Rothschild (Pauillac) : le millésime 2000 et le millésime 2016 figurent parmi les plus prisés des collectionneurs. Leur revente est aisée et souvent profitable, tant ils sont synonymes de prestige.
Ainsi, acheter seulement le grand millésime dépendra de vos objectifs : plaisir immédiat, construction d’une cave ou spéculation. Un grand millésime apporte des garanties de qualité et de potentiel, mais le prix à payer peut être élevé. Il convient donc de peser le pour et le contre en fonction de votre budget et de votre stratégie.
Faut-il acheter son vin dans un petit millésime ?
Abordons maintenant l’autre versant de la question : les « petits » ou « mauvais » millésimes. Ils n’offrent pas la même aura qu’un grand millésime, mais ils peuvent parfois se révéler de bonnes affaires ou, au contraire, être risqués. Examinons trois cas semblables : pour déguster rapidement, pour mettre en cave et pour investir. Pour chacun, voici deux grands domaines ou châteaux considérés comme n’ayant pas réussi (ou ayant « raté ») deux millésimes entre 1990 et 2022, afin de comprendre leur intérêt ou non.
1) Pour déguster rapidement
- Avantages :
- Les vins issus d’un petit millésime sont souvent moins chers, ce qui peut représenter une opportunité pour se faire plaisir sans trop dépenser.
- Les vins peuvent être plus légers, moins extraits, donc plus accessibles en jeunesse.
- Inconvénients :
- La qualité peut être inégale, nécessitant une sélection minutieuse.
- Certains vins peuvent présenter des défauts (acidité trop forte, manque de fruit, etc.).
- Domaines / Châteaux
- Château Rauzan-Ségla (Margaux) : le millésime 1992 et le millésime 2013 y sont considérés comme en dessous des standards habituels du château. Néanmoins, un amateur curieux peut trouver un vin correct à un prix inférieur à un grand millésime.
- Domaine Drouhin (Bourgogne) : lors du millésime 1994 et du millésime 2013, certains de leurs crus ont été jugés moins aboutis. Toutefois, bien sélectionnés, ces vins peuvent offrir un aperçu du terroir à des tarifs relativement accessibles.
2) Pour mettre en cave
- Avantages :
- Un petit millésime se négocie souvent à des prix plus doux, ce qui permet de remplir sa cave à moindre coût.
- Certaines cuvées peuvent se révéler après quelques années de vieillissement si le vigneron a su tirer parti de l’année difficile.
- Inconvénients :
- Le potentiel de garde est souvent moindre. Un petit millésime a parfois du mal à traverser les décennies.
- Le risque de déception est plus élevé si l’on mise sur une évolution favorable qui n’aboutit pas.
- Domaines / Châteaux
- Château Talbot (Saint-Julien) : les millésimes 2002 et 2007 y ont été moins réussis. Malgré tout, certains lots bien conservés peuvent réserver de bonnes surprises sur quelques années de garde, à prix plus attractif qu’un grand millésime.
- Domaine Faiveley (Bourgogne) : le millésime 1992 et le millésime 2013 ont pu paraître en retrait pour certains crus. Toutefois, on observe parfois une complexité intéressante après un certain temps de cave.
3) Pour investir
- Avantages :
- Le coût d’entrée est plus bas, ce qui limite l’investissement initial.
- Certains collectionneurs sont prêts à payer pour compléter une verticale (tous les millésimes d’un domaine), même si l’année est jugée faible.
- Inconvénients :
- La valorisation d’un petit millésime est plus incertaine. On observe généralement moins d’intérêt de la part des acheteurs.
- La revente peut être plus difficile, voire impossible, à un prix rémunérateur.
- Domaines / Châteaux
- Château Lafite Rothschild (Pauillac) : même un grand nom peut connaître des faiblesses. Les millésimes 1992 et 2013, moins réussis, ne se sont pas valorisés aussi bien que leurs pairs plus prestigieux.
- Château d’Yquem (Sauternes) : sur des années moins propices à la pourriture noble, comme 1992 ou 2012 par endroits, la qualité (et donc la valeur) n’est pas au niveau des millésimes phares.
En définitive, l’achat d’un petit ou mauvais millésime n’est pas toujours un mauvais choix. Tout dépend de vos attentes, de votre budget et de votre capacité à bien sélectionner le producteur. Un « mauvais » millésime peut receler de belles surprises chez des vignerons talentueux, mais la prudence s’impose si votre but est la garde ou l’investissement.

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Quels sont les millésimes du siècle ?
Depuis plus d’un siècle, plusieurs millésimes ont acquis une réputation quasi mythique dans l’histoire du vin. Les raisons de cette consécration sont multiples : qualité hors norme, rareté, conditions climatiques exceptionnelles, reconnaissance unanime des critiques, etc. Parmi ces millésimes du siècle, on compte :
Millésime 1929
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Il combine un équilibre exceptionnel et une rareté due au contexte économique de l’époque (Crise de 1929).
- Conditions météorologiques : Chaudes et sèches, favorisant une excellente maturité.
- Caractéristiques sur le vin : Grande concentration, tanins fins, bouquet complexe.
- Notes des critiques : À l’époque, les rares dégustations ont salué l’excellence, notamment sur certains Bordeaux.
- Potentiel de garde (en 2025) : Peu de bouteilles subsistent, mais celles qui existent encore sont considérées comme des trésors.
Millésime 1945
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Année de la Libération, symbolique et d’une qualité extraordinaire.
- Conditions météorologiques : Printemps frais, été chaud et sec.
- Caractéristiques sur le vin : Concentration inouïe, acidité parfaite, longévité remarquable.
- Notes des critiques : Des notes légendaires, notamment pour les grands crus bordelais comme Mouton Rothschild.
- Potentiel de garde (en 2025) : Les rares flacons restants sont encore parfois époustouflants.
Millésime 1961
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Légendaire à Bordeaux et dans certaines régions, réputé pour sa puissance et son équilibre.
- Conditions météorologiques : Printemps précoce, été sec et chaud.
- Caractéristiques sur le vin : Puissant, tannique, mais incroyablement harmonieux avec le temps.
- Notes des critiques : Salué comme l’un des plus grands millésimes de l’histoire à Bordeaux (Latour 1961, Palmer 1961).
- Potentiel de garde (en 2025) : Sur les grands châteaux, encore buvable, même si c’est à son apogée ou proche.
Millésime 1982
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Il marque le renouveau bordelais avec une maturité remarquable et la consécration de certains vignerons.
- Conditions météorologiques : Très ensoleillées, récoltes généreuses et qualitatives.
- Caractéristiques sur le vin : Riches, ronds, charmeurs, dotés d’un grand potentiel de garde.
- Notes des critiques : Robert Parker l’a encensé, contribuant à sa légende.
- Potentiel de garde (en 2025) : Toujours grandiose pour les meilleurs crus.
Millésime 1989
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Exceptionnellement chaud, produisant des vins puissants et concentrés.
- Conditions météorologiques : Été caniculaire, absence de pluies lors des vendanges.
- Caractéristiques sur le vin : Opulence, richesse en alcool, tanins suaves.
- Notes des critiques : Noté très haut, rivalisant avec 1990 dans le cœur des amateurs.
- Potentiel de garde (en 2025) : Les meilleurs crus sont encore superbes.
Millésime 1990
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Année très chaude, vins puissants, tout aussi mythiques que 1989.
- Conditions météorologiques : Chaleur et sécheresse, maturité élevée des raisins.
- Caractéristiques sur le vin : Profondeur, concentration, grande complexité aromatique.
- Notes des critiques : Énorme succès, de nombreux 100/100 décernés par Parker et d’autres.
- Potentiel de garde (en 2025) : Encore très solide pour les crus classés.
Millésime 2005
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Considéré comme l’un des plus grands millésimes modernes, alliant puissance et élégance. Dernier millésime où le taux d’alcool reste encore convenable avec une moyenne à 13,5 % !
- Conditions météorologiques : Saison sèche, nuits fraîches, raisins d’une grande pureté.
- Caractéristiques sur le vin : Structure tannique ferme, équilibre magistral, long potentiel.
- Notes des critiques : Plébiscité à l’unanimité, tant en Bordeaux qu’en Bourgogne.
- Potentiel de garde (en 2025) : À 20 ans d’âge, beaucoup de vins demeurent encore jeunes !
Millésime 2009
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Millésime chaud, généreux, offrant des vins au fruité exceptionnel et à la texture veloutée.
- Conditions météorologiques : Été caniculaire, excellentes maturités.
- Caractéristiques sur le vin : Opulence, rondeur, séduction immédiate.
- Notes des critiques : Scores élevés, un millésime unanimement célébré.
- Potentiel de garde (en 2025) : Déjà abordable, mais peut encore s’épanouir pendant des décennies.
Millésime 2010
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Dans la lignée de 2009, mais avec plus de fraîcheur et d’acidité, ce qui lui confère un équilibre exceptionnel.
- Conditions météorologiques : Pas aussi caniculaire que 2009, mais ensoleillé et sec.
- Caractéristiques sur le vin : Grande richesse, tanins soyeux, acidité présente.
- Notes des critiques : Vins jugés plus classiques, voire plus « parfaits » que 2009 par certains experts.
- Potentiel de garde (en 2025) : Excellent, beaucoup de crus sont encore en phase ascendante.
Millésime 2016
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Considéré comme l’un des plus aboutis des vingt dernières années, avec une maturité lente et régulière.
- Conditions météorologiques : Printemps pluvieux, été sec et chaud, nuits fraîches en septembre.
- Caractéristiques sur le vin : Harmonie, finesse des tanins, fruit superbe.
- Notes des critiques : Loué pour son classicisme et sa régularité d’ensemble.
- Potentiel de garde (en 2025) : Prometteur, la plupart des grands vins sont encore à l’aube de leur apogée.
Millésime 2022
- Pourquoi c’est un millésime du siècle ? Beaucoup d’observateurs saluent déjà 2022 comme un millésime très chaud, mais maîtrisé, avec des vins potentiellement légendaires dans plusieurs régions.
- Conditions météorologiques : Été caniculaire, gestion fine du stress hydrique nécessaire.
- Caractéristiques sur le vin : Concentration, richesse en alcool, belle rondeur, tout en conservant une trame fraîche.
- Notes des critiques : Les premières impressions sont enthousiastes, en attendant l’évolution en bouteille.
- Potentiel de garde (en 2025) : Une excellente garde prévisible, bien qu’il soit encore très jeune.
Ces millésimes du siècle ont tous en commun une convergence idéale de facteurs naturels et humains. Le temps a confirmé leur statut légendaire, ce qui se reflète souvent dans leurs prix. Toutefois, il ne faut pas négliger l’existence de très grands vins dans des années moins célèbres. Chaque millésime a sa personnalité, et la magie du vin réside précisément dans cette diversité.
Les millésimes français de 1990 à 2023
Voici à présent un tableau synthétique qui vous permettra d’avoir un aperçu des millésimes de 1990 à 2023 (notés sur 20) pour les principales régions françaises. Les notes sont données sur 20, à titre indicatif et de façon générale, afin de refléter la qualité moyenne perçue pour chaque région. Les notes supérieures à 17/20 sont indiquées en rouge, et celles inférieures à 12/20 en bleu.
| Millésime | Bdx rouge | Bdx liqu. | Bdx blanc | Bourg rouge | Bourg blanc | Beaujo | Champ | Corse | Rhône Nord | Rhône Sud | Loire | Langu | Prov | Sud-Ouest |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1990 | 18 | 18 | 16 | 17.5 | 17 | 15 | 16 | 13 | 18 | 16 | 14 | 15 | 15 | 14 |
| 1991 | 12 | 13 | 11 | 10 | 10 | 13 | 12 | 13 | 12 | 13 | 13 | 14 | 13 | 11 |
| 1992 | 9 | 12 | 12 | 10 | 12 | 13 | 12 | 10 | 13 | 12 | 12 | 14 | 13 | 12 |
| 1993 | 13 | 13 | 13 | 12 | 13 | 13 | 12 | 13 | 13 | 13 | 14 | 13 | 14 | 13 |
| 1994 | 12 | 12 | 12 | 10 | 13 | 12 | 13 | 12 | 13 | 12 | 12 | 13 | 12 | 11 |
| 1995 | 16 | 15 | 15 | 15 | 15 | 14 | 15 | 14 | 16 | 15 | 14 | 15 | 15 | 14 |
| 1996 | 17 | 16 | 16 | 16 | 17.5 | 15 | 18 | 14 | 16 | 16 | 15 | 15 | 15 | 15 |
| 2000 | 18 | 16 | 16 | 17 | 16 | 15 | 17 | 14 | 18 | 16 | 15 | 16 | 16 | 15 |
| 2005 | 19 | 17 | 17 | 18 | 18 | 16 | 17 | 15 | 19 | 19 | 18 | 17 | 17 | 16 |
| 2009 | 19 | 17 | 16 | 18 | 17 | 16 | 18 | 15 | 19 | 17 | 17 | 18 | 17 | 16 |
| 2010 | 19 | 18 | 17 | 18 | 17 | 16 | 17 | 16 | 19 | 19 | 18 | 18 | 17 | 17 |
| 2013 | 10 | 13 | 13 | 11 | 13 | 12 | 12 | 11 | 13 | 12 | 12 | 13 | 13 | 12 |
| 2015 | 17 | 16 | 17 | 18 | 17 | 18 | 17 | 14 | 18 | 18 | 16 | 18 | 16 | 16 |
| 2016 | 19 | 17 | 17 | 18 | 18 | 16 | 18 | 15 | 19 | 19 | 18 | 18 | 19 | 16 |
| 2018 | 17 | 16 | 16 | 17 | 16 | 15 | 17 | 14 | 18 | 17 | 16 | 17 | 16 | 15 |
| 2019 | 18 | 16 | 16 | 17 | 17 | 16 | 17 | 15 | 18 | 17 | 17 | 16 | 16 | 16 |
| 2020 | 17 | 16 | 16 | 17 | 17 | 15 | 16 | 15 | 18 | 17 | 17 | 16 | 17 | 16 |
| 2022 | 19 | 17 | 17 | 18 | 18 | 16 | 19 | 15 | 19 | 19 | 18 | 18 | 18 | 16 |
| 2023 | 16 | 16 | 16 | 16 | 16 | 15 | 16 | 14 | 17 | 17 | 16 | 16 | 16 | 15 |
Dans ce tableau, on observe que chaque millésime peut présenter des variations importantes selon la région. Un millésime exceptionnel à Bordeaux peut se révéler plus modeste en Bourgogne, et inversement. Ces notes donnent une vue d’ensemble, mais comme toujours, il est possible de trouver des vins remarquables dans des années moins bien notées. L’essentiel est de retenir que le millésime fournit une indication précieuse, mais qu’il faut toujours tenir compte du domaine, du terroir et du style de vin recherché.
En somme, le millésime est un marqueur capital dans l’univers du vin, un véritable fil conducteur pour évaluer le potentiel qualitatif d’une bouteille. On considère souvent qu’un « grand millésime » apporte une promesse de complexité, de longévité et parfois de prestige, tandis qu’un « petit millésime » peut révéler des vins plus légers, plus accessibles, mais aussi moins onéreux. L’important, c’est de bien définir vos objectifs – dégustation immédiate, garde ou investissement – et de sélectionner les domaines ou châteaux qui excellent, même dans les années difficiles.
En tant que double champion de France de dégustation de vin à l’aveugle et ambassadeur de Winebox Prestige, je vous encourage à garder un esprit curieux et ouvert. Le millésime est un repère, certes, mais il ne doit pas être une barrière absolue. Les trésors du vin ne se limitent pas aux millésimes consacrés et, parfois, la plus grande émotion œnologique vient d’une année inattendue que le talent d’un vigneron aura su sublimer.
Santé, découvertes et belles dégustations à tous avec ou sans guide des millésimes !

Auteur : Patrick Moulène
Passionné par l’univers du vin depuis son plus jeune âge, Patrick Moulène est champion de France 2012 et 2022 de dégustation de vin à l’aveugle, organisé par LA REVUE DU VIN DE FRANCE. Importateur de grands vins italiens, et artisan vigneron dans le Sud-Ouest, il met son expertise au service des amateurs de vins, afin de partager, et transmettre sa passion.
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